Login

Trophée Green link Un concours des jardins en prison

Le centre de détention de Toul (54) a reçu le 1er prix dans la catégorie « jardin existant ». ©CD Tours/ Greenlink

Le 16 novembre, les six membres d’un jury ont récompensé pour la première fois onze jardins ou des projets en milieu carcéral.

Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.

« Les jardins s’installent en prison grâce aux détenus... Et ils en réclament ! » relate Philippe Walch, directeur des Jardins à vie. Membre du jury du trophée Green Link, sur le réseau social LinkedIn. Il précise : « J’ai aimé ça, parce que les projets prouvent combien le matériau nature a de vertus dans tous les sens (du terme et du corps) ».

Le premier trophée Green Link des jardins en prison, créé en partenariat avec l’administration pénitentiaire, s’est clos le 16 novembre dernier.

Cinquante candidatures avaient été déposées, émanant de l’ensemble du territoire, Outre-mer compris, soit une participation d’environ un quart des établissements pénitentiaires.
Les organisateurs ont constaté qualité, richesse, soin, enthousiasme. Les jardins sont hétéroclites, petits et grands, en bacs ou en pleine terre, mais tous inventifs, inspirants et source d’apaisement et d’enseignements. Qu’ils produisent des fleurs ou des légumes, ou les deux, ils sont le fruit d’un beau projet d’établissement et d’une indispensable coopération.

La première édition a récompensé six lauréats, plus un prix spécial et trois « coups de cœur » à des candidatures un peu atypiques.
Palmarès avec quelques citations de membres du jury…

Catégorie « jardin existant »…

- 1er prix au centre de détention de Toul (54) (d’une valeur de 2 000 €) : « jardin de la sagesse cultivée, il donne l’impression de vivre sa vie avec force »… « ce jardin est relié à une histoire et on a envie de se promener dans cette histoire »... « un beau travail d’équipe », « de magnifiques jardins ».
- 2e prix à la maison d’arrêt de Villepinte
 (93) (soit 1 000 €) : « pas de quartier, on passe au vert partout », « un bel exemple de coopération entre personnes détenues et surveillants ».

Catégorie « jardin en projet »

- 1er prix au centre de détention d’Eysses (47) (doté de 2 500 €) : « Ce projet de jardin rappelle avec justesse le lien entre privation de liberté et privation de nature. L’intervention d’associations extérieures et la présence de l’Entreprise pour apprendre (EPA) ont le potentiel de décupler sa puissance. »
- 2e prix au centre pénitentiaire de Toulon (83) (1 500 €) : « J’ai été sensible au projet de mettre en place des ateliers thérapeutiques bihebdomadaires et en particulier à l’attention qui sera portée à l’évaluation de l’impact du jardin pour les jardiniers. »

Catégorie « jardin à encourager »

- 1er prix au centre pénitentiaire de Lannemezan (65) (1 000 €) : « la formation certifiante et le travail avec des associations sont deux points forts de ce jardin »… « un “terrain de jeu’’ pour de nombreuses autres activités »… « potentiel pour aller encore plus loin ».
- 2e prix au centre pénitentiaire d’Orléans-Saran (45) (800 €) : « le fait que des personnes détenues demandent des cellules côté jardin est significatif »… « son ancrage dans la formation professionnelle fait partie de ses forces et son sol “ingrat’’ est également un symbole fort »… « un projet bien pensé : utile, esthétique, polyvalent et évolutif ».

Prix spécial du jury

- EPM (établissement pénitentiaire pour mineurs) de Porcheville (78) : « le travail éducatif prime et ça se remarque »… « un support pour l’apprentissage de l’écocitoyenneté et du développement durable qui contribue de plus à végétaliser l’établissement de manière globale »… « un module d’horticulture et des tas de projets : permaculture, cuisine, poules, bassin, équithérapie… ».
- EPM du Rhône à Meyzieu (69) : « des objectifs variés et clairement établis, le lien avec l’atelier cuisine, la collaboration avec des structures extérieures dans la ville et sa pérennité rendent ce jardin remarquable »… « ce projet est de qualité et le travail éducatif semble au cœur de l’action »… « ce que la nature nous découvre : simplicité et vertu »… « un magnifique exemple au sein d’un établissement pour mineurs ».

Coups de cœur

- Le centre pénitentiaire de Nouméa (Nouvelle-Calédonie) : « un très beau jardin tropical géré par le responsable des cuisines, détruit plusieurs fois par des cyclones et reconstruit à chaque fois, au service de tous ».
- La maison d’arrêt de Brest (29) : « pas de place mais qu’importe, un incroyable effort de créativité pour mettre du vert un peu partout, créer un jardin à l’horizontale et à la verticale bientôt, et développer le goût du jardinage des participants ».
- Le centre de détention de Casabianda, à Aléria (2B) : « un projet exceptionnel dans un établissement hors norme installé dans un domaine de 1 480 ha. Le site est extraordinairement favorable. Candidature enthousiaste et créative ».

La remise des récompenses sera planifiée au cas par cas avec chacun des établissements lauréats.

Une nouvelle édition du trophée est d’ores et déjà en préparation pour 2022.

Green Link a accompagné plus d’une trentaine d’associations et leurs projets dans l’ensemble du territoire. Ici une partie des projets soutenus en 2021. ©Greenlink

Un livre blanc déjà paru

Pour mémoire, Green Link est né en 2016 de la conviction que la nature est un lieu privilégié de réinsertion sociale (reconstruction personnelle, action collective) et professionnelle. L’environnement et sa protection sont au cœur de l’action d’une trentaine d’associations soutenues par Green Link.

En 2018, Green Link et l’ANVP (Association nationale des visiteurs de prison) mettaient en place un partenariat pour promouvoir la pratique des jardins dans les prisons françaises à travers la parution d’un livre blanc, Des jardins pour les prisons.

Odile Maillard

Plus sur Green Link

A découvrir également

Voir la version complète
Gérer mon consentement